Benjamin Egner

« La culture en France est une chance immense »

Depuis ses débuts, l'acteur Benjamin Egner, qui navigue allègrement entre la télévision et le théâtre, a su prouver qu'il est un acteur complet. Dans l'impatience de renouer enfin avec la scène et le public, il nous parle de la nécessité du théâtre, d'un souffle nouveau amené par des artistes féminines et de son prochain rôle dans le spectacle Badine, mis en scène par Salomé Villiers.

« J’ai tout de suite aimé les acteurs, Chaplin, De Funès, Belmondo, Ventura, Depardieu… »

En quoi le théâtre est-il essentiel aujourd’hui ?

Il me semble que le théâtre est aujourd’hui plus essentiel que jamais. Depuis plus d’un an, la pandémie nous a privés de tous les arts vivants et l’on ressent bien le manque qu’il crée dans la société.

Moi qui travaille également comme acteur dans l’audiovisuel, je pense profondément que le théâtre reste le dernier endroit de liberté artistique et intellectuelle. La pression économique n’est pas si importante et il y a en France, un jeune vivier d’auteurs et de metteurs en scène extraordinaire !

Et puis, l’émotion et l’énergie d’un artiste en direct sur un plateau, c’est irremplaçable… et les gens ont besoin de cette communion directe avec les artistes ! Enfin, je crois !

Comment voyez-vous le théâtre demain ?

Le théâtre de demain, j’aimerais qu’il soit plus que jamais ancré dans son temps. Qu’il continue à être aussi riche, aussi divers et aussi libre qu’aujourd’hui ! J’aimerais qu’il parle plus à la jeunesse et qu’il soit plus accessible à tous, sans pour autant le dénaturer.

Il y a un vrai souffle nouveau qui vient beaucoup d’artistes féminines, auteures, metteuses en scène, actrices… et je m’en réjouis ! Elles amènent une vision nouvelle et très rafraîchissante !

La culture en France est une chance immense et le soutien aux artistes doit perdurer et se consolider.

Votre définition de la culture ?

Ma définition de la culture, c’est s’enrichir l’esprit et l’âme ! C’est voyager, rencontrer et c’est surtout le meilleur moyen de se connaître soi-même ! Comprendre le monde, s’indigner, se révolter, prendre conscience, aimer et s’émouvoir… encore et toujours !

Vos batailles pour la culture ?

La culture en France est une chance immense et le soutien aux artistes doit perdurer et se consolider. Soutenir les petites structures, les petites compagnies et encourager la création. Et augmenter l’accessibilité de la culture à toutes les classes sociales, ne jamais en faire un produit élitiste.

Qu'est-ce qui vous a fait aimer / choisir le théâtre ?

Mes parents sont de grands cinéphiles et nous ont beaucoup emmené au cinéma, mes frères et moi. J’ai tout de suite aimé les acteurs, Chaplin, De Funès, Belmondo, Ventura, Depardieu… J’étais fasciné par le pouvoir qu’ils avaient de nous emmener avec eux loin du quotidien. Et le bonheur qu’ils apportaient au public !

Mon premier choc théâtral a été Cyrano de Bergerac avec Jacques Weber au Théâtre Mogador. À la fin du spectacle, il n’avait plus de voix et pourtant tout me parvenait ! Ce personnage sublime, brûlant d’amour, qui se bat même avec sa voix pour se faire entendre… C’était magique ! Et quel acteur !

Je crois que j’ai attrapé le virus à ce moment-là !

Une rencontre artistique décisive ?

Ma première grande rencontre artistique a été avec Monsieur Claude Mathieu, professeur de théâtre. Il m’a transmis sa passion du métier, son dévouement, sa rigueur et j’espère, son humilité. Il m’a fait aimer les mots, leur musique, leur puissance. C’est un grand pédagogue et une très belle personne !

Un personnage fétiche ?

J’aime Cyrano. Par dessus tout ! L’humanité qui se dégage de ce personnage est sans commune mesure je crois !

Il y a tout à jouer dans Cyrano, de la peur à la rage, de l’amour à la désespérance, du courage à la folie… le rire, les larmes… et la mort !

C’est le Graal du comédien pour moi !

Bande-annonce du spectacle "Badine" © Atelier Théâtre Actuel
Bande-annonce du spectacle "Badine" © Atelier Théâtre Actuel

« Je trouve cette pièce incroyablement moderne et intemporelle... »

Quel a été le déclencheur de Badine d’après On ne badine avec l’amour de Musset adapté et mis en scène par Salomé Villiers ?

Quand Salomé Villiers est venue me proposer le rôle de Perdican dans Badine, j’ai cru que c’était une blague ! À 47 ans, je ne pensais pas du tout pouvoir être crédible dans le rôle. Mais elle m’a expliqué son parti pris et j’ai trouvé le projet très intéressant. Les mots de Camille et Perdican dans la bouche de deux acteurs plus âgés sonnent différemment selon moi, et trouvent une nouvelle force et une nouvelle résonance.

Quand ils disent qu’ils ont vécu, ils ont vraiment vécu !

Avoir aimé, souffert et s’être trompé parfois quand on a quarante ans, on imagine tout un parcours de vie qui n’est évidemment pas le même quand on a vingt ans !

Connaissiez-vous Salomé Villiers avant de partir pour cette aventure ?

J’ai connu Salomé sur le projet Adieu Monsieur Haffmann de Jean Philippe Daguerre. Nous jouions un couple… le Nazi et sa femme ! C’est un bonheur de jouer avec elle. C’est une très belle comédienne. J’ai été séduit tout de suite !

Comment avez-vous abordé ce personnage de Perdican, est-ce qu’il vous ressemble davantage aujourd’hui qu’hier ?

Comme je le disais, le fait que Perdican ait quarante ans passés, les mots ont tout de suite résonné différemment. Son rapport avec son père, le fait qu’il soit toujours célibataire à son âge, son rapport avec son passé, son village, ses souvenirs. Et bien sûr, son rapport aux femmes et à l’amour ! Ce qui est intéressant aussi, c’est que l’orgueil n’a pas d’âge et cette version montre qu’on a beau avoir vécu, on continue à se tromper parfois et on continue à apprendre… même en amour !

Je ne sais pas comment les jeunes de vingt ans aiment aujourd’hui mais je crois que leurs angoisses sont sensiblement les mêmes que Musset...

Qu’est-ce qui caractérise selon vous ce nouveau couple mythique que vous formez avec Delphine Depardieu, votre Camille.

L’âge justement ! Du moins je crois ! C’est le public qui nous le dira ! Je n’ai pas vraiment de références par rapport à cette pièce. Il y a certains traits de caractère de Perdican dans lesquels je me reconnais. Il est très entier, orgueilleux et sensible. C’est un érudit qui perd vite pied face à la valse des émotions et des sentiments qui le traversent ! Le fait de voir un couple de quarantenaires jouer ainsi avec l’amour et les sentiments le rend peut-être encore plus humain et dramatique.

En quoi cette histoire résonne-t-elle avec nos histoires d’amour d’aujourd’hui ?

Je trouve cette pièce incroyablement moderne et intemporelle. Aujourd’hui, il y a toujours en amour, la peur d’être trompé, manipulé. La peur de souffrir tout simplement. La peur de l’engagement, la peur d’aimer plus que d’être aimé. Toutes ces choses qui font que l’amour est sublime et effrayant. Je ne sais pas comment les jeunes de vingt ans aiment aujourd’hui mais je crois que leurs angoisses sont sensiblement les mêmes que Musset ! L’image du couple n’est plus aussi sacrée de nos jours mais la recherche d’harmonie et de vérité est toujours là ! De plus, Camille est une femme forte et libre qui fait écho aux femmes d’aujourd’hui qui ont soif d’égalité, de respect et de liberté.

Quelle est la singularité de cette nouvelle adaptation ?

Salomé a amené beaucoup d’univers différents dans sa mise en scène, comme le théâtre musical ou d'autres effets qui nous éloignent du théâtre classique habituel. Cela apporte une dimension fantasmagorique, proche du conte, et ça me plaît beaucoup. Mais je ne peux pas vous en dire plus !

J’ai un autre projet avec Salomé Villiers autour du personnage de la peintre Berthe Morisot...

Comment s’est organisé le travail au plateau ?

Salomé est une actrice, elle sait bien par quoi passe un acteur lors du processus de création. Le travail s’est fait par couches successives, je dirais. On s’est d’abord bien mis d’accord sur la direction de chaque personnage, les rapports entre eux, avant de peaufiner au fur et à mesure des répétitions ! Un processus assez classique finalement ! Salomé ne nous a jamais fait sentir le côté mythique de la pièce, et c’est une bonne chose !

Quels sont vos prochains projets ?

J’ai un autre projet avec Salomé autour du personnage de la peintre Berthe Morisot, une pièce écrite par Stéphane Guérin et que mettra en scène Anne Bouvier, et également une très belle pièce inédite d’Éric-Emmanuel Schmitt mise en scène par Xavier Lemaire.

« On a besoin de vous… »

Une confidence ?

J’adorerais jouer dans un spectacle musical… mais il faut que je me remette sérieusement au chant !

Un acte de résistance ?

Je ne sais pas bien ce que ça veut dire en tant qu’artiste. J’ai l’impression de résister tous les jours ! Reprendre les représentations après les attentats a été fort pour moi.

Un signe particulier ?

Je marche en canard et j’aime pas ça !

Un message personnel ?

Je t’aime Camille…Rosette…Camille…Rosette.

Un talent à suivre ?

Salomé Villiers… ça fait très lèche-cul, mais je le pense vraiment ! L’énergie, l’enthousiasme et l’imaginaire de cette femme, j’adore.

Ce que vous n’aimeriez pas que l’on dise de vous ?

Il joue un peu toujours pareil, non ?

« Avec... »

...Cyrano de Bergerac au Théâtre Mogador avec Jacques Weber, j’ai eu envie d’être un acteur.

...Le Lauréat de Mike Nichols, j’ai compris mon amour du cinéma et des acteurs.

...Les Misérables de Victor Hugo, j’ai appris la passion de la lecture et la puissance des mots.

...Les Enfants du soleil de Philippe Caubère, j’ai décidé qu’il fallait prendre le théâtre comme un jeu.

...les Beatles, j’ai rencontré des compagnons de route…

...Wajdi Mouawad, j’ai commis un acte de bravoure et de vrai partage.

...Le Désespéré de Gustave Courbet, j’ai goûté à l’ivresse du beau !

« Mon message au public... »

On a besoin de vous… plus que jamais ! N’hésitez pas à revenir dans les salles… Ce seront de bien belles retrouvailles !

Publié le
04
.
05
.
2021
Par Jérôme Réveillère

Depuis ses débuts, l'acteur Benjamin Egner, qui navigue allègrement entre la télévision et le théâtre, a su prouver qu'il est un acteur complet. Dans l'impatience de renouer enfin avec la scène et le public, il nous parle de la nécessité du théâtre, d'un souffle nouveau amené par des artistes féminines et de son prochain rôle dans le spectacle Badine, mis en scène par Salomé Villiers.

Photo © D.R.

« J’ai tout de suite aimé les acteurs, Chaplin, De Funès, Belmondo, Ventura, Depardieu… »

En quoi le théâtre est-il essentiel aujourd’hui ?

Il me semble que le théâtre est aujourd’hui plus essentiel que jamais. Depuis plus d’un an, la pandémie nous a privés de tous les arts vivants et l’on ressent bien le manque qu’il crée dans la société.

Moi qui travaille également comme acteur dans l’audiovisuel, je pense profondément que le théâtre reste le dernier endroit de liberté artistique et intellectuelle. La pression économique n’est pas si importante et il y a en France, un jeune vivier d’auteurs et de metteurs en scène extraordinaire !

Et puis, l’émotion et l’énergie d’un artiste en direct sur un plateau, c’est irremplaçable… et les gens ont besoin de cette communion directe avec les artistes ! Enfin, je crois !

Comment voyez-vous le théâtre demain ?

Le théâtre de demain, j’aimerais qu’il soit plus que jamais ancré dans son temps. Qu’il continue à être aussi riche, aussi divers et aussi libre qu’aujourd’hui ! J’aimerais qu’il parle plus à la jeunesse et qu’il soit plus accessible à tous, sans pour autant le dénaturer.

Il y a un vrai souffle nouveau qui vient beaucoup d’artistes féminines, auteures, metteuses en scène, actrices… et je m’en réjouis ! Elles amènent une vision nouvelle et très rafraîchissante !

La culture en France est une chance immense et le soutien aux artistes doit perdurer et se consolider.

Votre définition de la culture ?

Ma définition de la culture, c’est s’enrichir l’esprit et l’âme ! C’est voyager, rencontrer et c’est surtout le meilleur moyen de se connaître soi-même ! Comprendre le monde, s’indigner, se révolter, prendre conscience, aimer et s’émouvoir… encore et toujours !

Vos batailles pour la culture ?

La culture en France est une chance immense et le soutien aux artistes doit perdurer et se consolider. Soutenir les petites structures, les petites compagnies et encourager la création. Et augmenter l’accessibilité de la culture à toutes les classes sociales, ne jamais en faire un produit élitiste.

Qu'est-ce qui vous a fait aimer / choisir le théâtre ?

Mes parents sont de grands cinéphiles et nous ont beaucoup emmené au cinéma, mes frères et moi. J’ai tout de suite aimé les acteurs, Chaplin, De Funès, Belmondo, Ventura, Depardieu… J’étais fasciné par le pouvoir qu’ils avaient de nous emmener avec eux loin du quotidien. Et le bonheur qu’ils apportaient au public !

Mon premier choc théâtral a été Cyrano de Bergerac avec Jacques Weber au Théâtre Mogador. À la fin du spectacle, il n’avait plus de voix et pourtant tout me parvenait ! Ce personnage sublime, brûlant d’amour, qui se bat même avec sa voix pour se faire entendre… C’était magique ! Et quel acteur !

Je crois que j’ai attrapé le virus à ce moment-là !

Une rencontre artistique décisive ?

Ma première grande rencontre artistique a été avec Monsieur Claude Mathieu, professeur de théâtre. Il m’a transmis sa passion du métier, son dévouement, sa rigueur et j’espère, son humilité. Il m’a fait aimer les mots, leur musique, leur puissance. C’est un grand pédagogue et une très belle personne !

Un personnage fétiche ?

J’aime Cyrano. Par dessus tout ! L’humanité qui se dégage de ce personnage est sans commune mesure je crois !

Il y a tout à jouer dans Cyrano, de la peur à la rage, de l’amour à la désespérance, du courage à la folie… le rire, les larmes… et la mort !

C’est le Graal du comédien pour moi !

Bande-annonce du spectacle "Badine" © Atelier Théâtre Actuel
Bande-annonce du spectacle "Badine" © Atelier Théâtre Actuel

« Je trouve cette pièce incroyablement moderne et intemporelle... »

Quel a été le déclencheur de Badine d’après On ne badine avec l’amour de Musset adapté et mis en scène par Salomé Villiers ?

Quand Salomé Villiers est venue me proposer le rôle de Perdican dans Badine, j’ai cru que c’était une blague ! À 47 ans, je ne pensais pas du tout pouvoir être crédible dans le rôle. Mais elle m’a expliqué son parti pris et j’ai trouvé le projet très intéressant. Les mots de Camille et Perdican dans la bouche de deux acteurs plus âgés sonnent différemment selon moi, et trouvent une nouvelle force et une nouvelle résonance.

Quand ils disent qu’ils ont vécu, ils ont vraiment vécu !

Avoir aimé, souffert et s’être trompé parfois quand on a quarante ans, on imagine tout un parcours de vie qui n’est évidemment pas le même quand on a vingt ans !

Connaissiez-vous Salomé Villiers avant de partir pour cette aventure ?

J’ai connu Salomé sur le projet Adieu Monsieur Haffmann de Jean Philippe Daguerre. Nous jouions un couple… le Nazi et sa femme ! C’est un bonheur de jouer avec elle. C’est une très belle comédienne. J’ai été séduit tout de suite !

Comment avez-vous abordé ce personnage de Perdican, est-ce qu’il vous ressemble davantage aujourd’hui qu’hier ?

Comme je le disais, le fait que Perdican ait quarante ans passés, les mots ont tout de suite résonné différemment. Son rapport avec son père, le fait qu’il soit toujours célibataire à son âge, son rapport avec son passé, son village, ses souvenirs. Et bien sûr, son rapport aux femmes et à l’amour ! Ce qui est intéressant aussi, c’est que l’orgueil n’a pas d’âge et cette version montre qu’on a beau avoir vécu, on continue à se tromper parfois et on continue à apprendre… même en amour !

Je ne sais pas comment les jeunes de vingt ans aiment aujourd’hui mais je crois que leurs angoisses sont sensiblement les mêmes que Musset...

Qu’est-ce qui caractérise selon vous ce nouveau couple mythique que vous formez avec Delphine Depardieu, votre Camille.

L’âge justement ! Du moins je crois ! C’est le public qui nous le dira ! Je n’ai pas vraiment de références par rapport à cette pièce. Il y a certains traits de caractère de Perdican dans lesquels je me reconnais. Il est très entier, orgueilleux et sensible. C’est un érudit qui perd vite pied face à la valse des émotions et des sentiments qui le traversent ! Le fait de voir un couple de quarantenaires jouer ainsi avec l’amour et les sentiments le rend peut-être encore plus humain et dramatique.

En quoi cette histoire résonne-t-elle avec nos histoires d’amour d’aujourd’hui ?

Je trouve cette pièce incroyablement moderne et intemporelle. Aujourd’hui, il y a toujours en amour, la peur d’être trompé, manipulé. La peur de souffrir tout simplement. La peur de l’engagement, la peur d’aimer plus que d’être aimé. Toutes ces choses qui font que l’amour est sublime et effrayant. Je ne sais pas comment les jeunes de vingt ans aiment aujourd’hui mais je crois que leurs angoisses sont sensiblement les mêmes que Musset ! L’image du couple n’est plus aussi sacrée de nos jours mais la recherche d’harmonie et de vérité est toujours là ! De plus, Camille est une femme forte et libre qui fait écho aux femmes d’aujourd’hui qui ont soif d’égalité, de respect et de liberté.

Quelle est la singularité de cette nouvelle adaptation ?

Salomé a amené beaucoup d’univers différents dans sa mise en scène, comme le théâtre musical ou d'autres effets qui nous éloignent du théâtre classique habituel. Cela apporte une dimension fantasmagorique, proche du conte, et ça me plaît beaucoup. Mais je ne peux pas vous en dire plus !

J’ai un autre projet avec Salomé Villiers autour du personnage de la peintre Berthe Morisot...

Comment s’est organisé le travail au plateau ?

Salomé est une actrice, elle sait bien par quoi passe un acteur lors du processus de création. Le travail s’est fait par couches successives, je dirais. On s’est d’abord bien mis d’accord sur la direction de chaque personnage, les rapports entre eux, avant de peaufiner au fur et à mesure des répétitions ! Un processus assez classique finalement ! Salomé ne nous a jamais fait sentir le côté mythique de la pièce, et c’est une bonne chose !

Quels sont vos prochains projets ?

J’ai un autre projet avec Salomé autour du personnage de la peintre Berthe Morisot, une pièce écrite par Stéphane Guérin et que mettra en scène Anne Bouvier, et également une très belle pièce inédite d’Éric-Emmanuel Schmitt mise en scène par Xavier Lemaire.

« On a besoin de vous… »

Une confidence ?

J’adorerais jouer dans un spectacle musical… mais il faut que je me remette sérieusement au chant !

Un acte de résistance ?

Je ne sais pas bien ce que ça veut dire en tant qu’artiste. J’ai l’impression de résister tous les jours ! Reprendre les représentations après les attentats a été fort pour moi.

Un signe particulier ?

Je marche en canard et j’aime pas ça !

Un message personnel ?

Je t’aime Camille…Rosette…Camille…Rosette.

Un talent à suivre ?

Salomé Villiers… ça fait très lèche-cul, mais je le pense vraiment ! L’énergie, l’enthousiasme et l’imaginaire de cette femme, j’adore.

Ce que vous n’aimeriez pas que l’on dise de vous ?

Il joue un peu toujours pareil, non ?

« Avec... »

...Cyrano de Bergerac au Théâtre Mogador avec Jacques Weber, j’ai eu envie d’être un acteur.

...Le Lauréat de Mike Nichols, j’ai compris mon amour du cinéma et des acteurs.

...Les Misérables de Victor Hugo, j’ai appris la passion de la lecture et la puissance des mots.

...Les Enfants du soleil de Philippe Caubère, j’ai décidé qu’il fallait prendre le théâtre comme un jeu.

...les Beatles, j’ai rencontré des compagnons de route…

...Wajdi Mouawad, j’ai commis un acte de bravoure et de vrai partage.

...Le Désespéré de Gustave Courbet, j’ai goûté à l’ivresse du beau !

« Mon message au public... »

On a besoin de vous… plus que jamais ! N’hésitez pas à revenir dans les salles… Ce seront de bien belles retrouvailles !