Qu’est-ce donc que l’art de recevoir.
C’est la question que se pose Marie-Apolline de Saint-Jérôme sans jamais toutefois trouver la bonne réponse.
Née d’une famille modeste, elle a grandi dans un cagibi auprès de sa « petite maman ». Elle en parle beaucoup de cette « petite » maman.
Et si c’était grâce à cette femme teigneuse, bipolaire, mauvaise, violente et perverse que notre Marie-Apolline avait fait ses premières armes de grande prêtresse du recevoir à la française.
En alternant « théorie » et « pratique », cette spécialiste dézingue plus encore qu’elle ne décline ce qu’il faut faire et ne pas faire lorsque l’on reçoit chez soi, en ville, à la mer, ou dans une cave.
On apprend ainsi comment se tenir devant la Reine d’Angleterre ou un cardinal, quelles chansons chanter pour un apéritif, comment doit se comporter une française à l’étranger dans sa résidence du Yémen, comment libérer quelqu’un enfermer dans des toilettes, comment présenter vos hôtes entre eux, quels plats servir ou ne pas, comment se tenir et se retenir…
Droite comme un I et tordue comme un Z, Marie-Apolline est un cas, elle se livre et nous livre tout de sa vie avant de finir KO. Du meilleur au pire. Les couleuvres que sa belle-famille lui a fait avaler, ses enfants, son mari, son diabète.
L’art de recevoir, c’est peut-être l’art de ne pas se voir.
Raphaëline Goupilleau
Auteurs / Mise en scène :
Stéphane Guérin et Cyrille Thouvenin
On va pas se mentir
Zoaque 7
Raphaëline Goupilleau
Auteurs / Mise en scène :
Stéphane Guérin et Cyrille Thouvenin
On va pas se mentir
Zoaque 7
Qui mieux que Raphaëline Goupilleau pouvait camper cette hôte hors pair délicieusement odieuse. Se glissant dans la peau de cette mère de famille au bord de la crise de nerfs, elle donne une profondeur fragile et une douce férocité à son interprétation. Charmante autant que désopilante, elle séduit et fait chavirer les cœurs.
La présence de Raphaëline Goupilleau est une garantie que cet "Art de recevoir" sera bien reçu. Ce seul-en-scène paraît d'emblée très peuplé et l'actrice emporte la conviction en deux ou trois secondes : elle est Marie-Apolline de Saint-Jérôme qui va tout apprendre à son public du terriblement casse-gueule art de recevoir.